Depuis quelques temps, il est assez
fréquent de croiser Driss Maazouzi sur un terrain de sport de Saint-Etienne.
Plus surprenant par contre de le voir sur la piste d'Andrézieux, d'autant que
c'est précédé d'un vélo qu'il fait ses séances... C'est apparemment le seul
moyen d'avoir quelqu'un devant lui à l'entraînement !
Pourquoi Andrézieux, me direz-vous? La réponse est simple
pour Driss :" le stade est magnifique, la pelouse un régal, et la piste
assez souple pour ne pas marquer les athlètes après les
fractionnés".
Après une de ses visites, il me fait même remarquer :
"c'est dommage qu'il n'y ait pas autant de jeunes que l'autre fois",
faisant allusion à la séance de dédicaces auprès des jeunes athlètes du
FAC, à laquelle Driss répond si facilement, si gentiment, et si patiemment.
La nature de Driss en est ainsi : un champion d'exception capable de faire partager sa passion et son expérience. Voici donc ce qu'il a bien voulu nous livrer de façon assez solennelle, en oubliant pas tout ce qu'il a pu nous apporter durant les discussions pendant nos footings, et tout ce qu'il va nous faire vivre à Sydney!
![]() |
![]() |
|
Driss et
ses fans à Andrézieux |
Quand nos
2 stars |
Spécialité : | 1500m | |
Né le : | 15 octobre 1969 | |
Mensurations : | 1,80m - 65kg | |
Palmarès
Piste : 95 (26) Vainqueur Championnat de France 1500m 96 (27) Finaliste aux Jeux Olympiques 1500m (10°) 96 (27) Vainqueur Championnat de France 1500m 97 (28) Champion de France 1500m 98 (29) Champion de France 1500m 99 (30) Champion de France 1500m 99 (30) Finaliste aux championnats du monde 1500m 00 (31) Champion de France 1500m |
||
Palmarès
Cross : 98 (29) Champion de France cross court 99 (30) Champion de France cross court 00 (31) Champion de France cross court |
||
Records
nationaux : 98 (29) Records de France - 1000m (2’15"89) - 1500m (3'31"59) 99 (30) Records de France - 1000m (2’15"26) - 1500m (3'31"51) |
||
Autres
records personnels : 800m : 1'46"3 (96) Mile : 3'52"62 (98) 2000m : 4'59"80 (95) 3000m : 7'36"21 (98) 5000m : 13'50"12 (94) |
Le
petit reporter (PR) : A quelques jours des jeux olympiques, comment vous
sentez-vous, comment abordez-vous l'événement?
Driss MAAZOUZI : J'ai
vraiment confiance cette année parce que sur la saison, je n'ai jamais été
aussi régulier en séance. J'ai aussi couru cinq 1500m , et suis passé 4 fois
sous les minimas sans problème, et c'est ça qui me donne confiance. De plus,
j'ai bien brillé pendant des meetings comme Lausanne, Monaco, Nice, Zurich, qui
sont des meetings ressemblant à une finale olympique, et j'espère que je serai
en finale pour pouvoir faire quelque chose.
PR : Les jeux, c'est quoi ? C'est la
plus bel événement pour un sportif
Driss MAAZOUZI : Les
jeux olympiques sont vraiment uniques, il n'y a rien qui y ressemble, pas même
un record du monde. les jeux olympiques, ça reste toujours, c'est quelque chose
de très très haut. Déjà d'y participer, c'est vraiment incroyable, alors
d'être en finale, je ne vous dit pas ; ensuite, être sur le podium, c'est
encore plus, et à chaque fois multiplié par 100.
PR : Les jeux, c'est aussi un rêve de
môme pour vous?
Driss MAAZOUZI : C'est
vrai que j'ai toujours rêvé d'y participer. A l'époque, j'étais au Maroc, je
rêvais d'être parmi les meilleurs mondiaux, de ressembler à Aouita, de gagner
de la même façon que lui, quand il attendait le dernier moment pour partir
comme il voulait. Jusqu'à maintenant, je ne suis pas Aouita, j'en suis même
loin, mais bon, je suis satisfait de ce que je fais, et très content d'être en
France, avec un record national sur le 1500m, distance reine du demi-fond. C'est
un bonheur pour moi, qui me donne confiance et me motive d'une année sur
l'autre pour arriver un jour, pourquoi pas à faire des choses comme Aouita.
PR
: Quel est votre objectif pour les jeux?
Driss MAAZOUZI : Vous
savez, les jeux olympiques, tout le monde les prépare depuis longtemps,
certains depuis 2 ans, 3 ans ou plus. Il y a des années de préparation pour
cet événement. Mais bon, pour ma part, il faut prendre très au sérieux les
séries, être vigilant et méfiant, parce qu'il y a des risques, notamment de
chutes, ou autres. Si je passe les séries sans problème, je n'aurai rien à
perdre en finale, et il faudra mettre tout ce que j'ai, s'accrocher, continuer
jusqu'au bout car c'est la finale olympique, et il n'y a rien qui y ressemble ;
alors on s'y défonce. J'aimerais donc bien finir par une petite médaille, sans
dire la couleur, car déjà, je serai heureux d'être en finale, mais avec une
médaille, ce serait vraiment très très très haut.
PR : Cette finale olympique, c'est ce
qu'il y a de plus important sportivement dans votre vie?
Driss MAAZOUZI : Oui,
c'est sûr, je n'ai pas eu de médaille ni aux championnats du monde, ni aux
championnats d'Europe, auxquels je n'ai pas eu la chance de participer. Alors,
si je peux avoir une médaille aux jeux olympiques, ça remplacera toutes celles
que je n'ai pu avoir. Mon rêve, c'est vraiment d'avoir une médaille, quelque
soit la couleur, et je me battrai pour ça, je ne me laisserai pas faire. Si je
n'y parviens pas, ce n'ai pas grave, car quoiqu'il arrive, j'aurais fais le
maximum. Mais bon, je vais me défoncer pour ça.
PR : Ces jeux sont à vos yeux plus
importants que ceux d'Atlanta?
Driss MAAZOUZI : Oui,
c'est sûr, car maintenant j'ai plus d'expérience. A Atlanta, c'était mes
premiers jeux olympiques, c'était impressionnant pour moi. Maintenant, j'ai
participé à des grands meetings, aux championnats du monde, et j'ai appris
beaucoup de choses, comment gérer mon effort, comment ne pas courir les yeux
fermés, tête baissée. Mais bon, il faut être là le jour des Jeux, le jour
des séries surtout, et montrer ce que l'on sait faire. Normalement, si j'arrive
à m'exprimer, je serai en finale et c'est le plus important pour moi.
PR
: Qu'est-ce que ça vous change de courir sous le drapeau français, par
rapport au drapeau marocain?
Driss MAAZOUZI : Ca
change beaucoup. Je regrette vraiment, profondément d'avoir couru pour le
Maroc, parce que je n'aurais jamais pensé qu'ils étaient comme ça, quand ils
ne m'ont donné les papiers nécessaires pour ma participation aux JO de Sydney.
Mais, pour ce qui est du drapeau français, je peux vous dire que je suis
heureux de le porter et que j'en suis aussi très très fier, malgré que je ne
sois pas né en France. Mais ça fait 11 ans que j'y vis, et il y a une
fédération française très proche de moi, notamment pour m'aider pendant 2
ans durant lesquels j'avais des problèmes. C'est aussi pour cela que j'ai envie
de porter ce drapeau au plus haut possible, plus encore que lors de la coupe
d'Europe que j'ai gagné il y a un mois.